Décidément, je trouve en ce moment que le marché de la transaction hôtelière marche un peu sur la tête. Les acheteurs sont de plus en plus indécis et les vendeurs sont de plus en plus excessifs. Ne jetons la pierre à personne, car le contexte est difficile pour tout le monde. Ce qui est surtout préoccupant, c’est la conjoncture. Nous notons des reculs de plus en plus sensibles sur le Chiffre d’affaires et sur le taux d’occupation. Heureusement pas pour tout le monde. Mais nous avons des vendeurs qui restent sur des ratios appliqués sur le Ca n-1 qui était plus haut, et des acheteurs qui appliquent ces mêmes ratios sur le Ca n+1 revu encore à la baisse. Conclusion, il était déjà compliqué de conclure hier, aujourd’hui c’est pire. On dit sur le marché hôtelier que les cycles sont de trois ans. Je ne sais pas si c’est vrai, mais aujourd’hui, il faut se méfier des miroirs aux alouettes car même si le Ca d’un hôtel baisse cette année, il faut absolument savoir si la tendance sur cet hôtel est lourde ou pas. Je m’explique car tout se confond. On a sur une ville du Sud par exemple de gros reculs de l’ordre de 13%. Vous avez de fortes disparités. Certains hôtels baissent car l’offre hôtelière se multiplie avec l’arrivée en masse d’hôtels de 1 étoile. En contrepartie, certains hôtels disparaissent dans le cœur des villes à cause des normes 2011. Les hôtels existants se battent pour maintenir leur part de marché en faisant des discounts impressionnants. Conséquence : les 3 étoile empiètent sur le marché des 2 étoile et ainsi de suite. Confusion des genres et perturbation. Néanmoins, vous avez des hôtels qui résistent et demain seront les gagnants. Vous avez aussi ceux qui reculent parce que leur offre ne s’est pas bien encore adaptée au marché. Et puis vous avez enfin ceux qui reculent et qui incontestablement auront du mal à remonter la pente le jour de la reprise. Tout cela pour vous dire que l’emplacement fait tout ainsi que la qualité de l’hôtel. J’avais évoqué dans une note antérieure le fameux marketing mix (Produit « qualité caractéristiques performance marque » - Place « emplacement » - Promotion « publicité relations publiques » - Prix « niveaux et remises »). C’est ce marketing mix qui fait la différence car il doit être souple et doit pouvoir permettre de gérer, anticiper, comprendre et rebondir. Mais ne nous leurrons pas, un hôtel bien placé ne bougera jamais. Je reste donc toujours persuadé qu’il vaut mieux payer plus cher un bel hôtel bien placé que payer moins cher un hôtel à problème mal situé.
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