Christian Fauré l'explique très bien. La baisse tendancielle du taux de profit est un concept central du marxisme, qui affirme que le taux de profit dans une économie capitaliste est condamné à chuter tendanciellement, en raison de l’augmentation de l’intensité capitalistique au détriment du travail.
Elle n’a jamais été vérifiée. Les travaux de Nicholas Kaldor par exemple ont souligné que le taux de profit était resté stable sur la longue durée. Ce point de vue est profondément erroné car il existe bel et bien une baisse tendancielle du taux de profit inhérente au capitalisme. Dit autrement, et si rien n’est fait, le système capitaliste se consume et voit son taux de profit diminuer inexorablement. Face à cette tendance, Marx souligne qu’il existe des contre-tendances. Car s’il est resté stable, ce n’est qu’au prix de devoir injecter régulièrement dans le système, lors de crises, des contres-tendances qui lui redonnent du souffle : une économie de guerre, uen expansion des marchés, l'innovation technique, le marketing consumériste.
La baisse tendancielle se manifeste de plus en plus fortement sur le long terme, alors que les contres-tendances sont des mécanismes qui n’agissent que sur le court terme, pour relancer la machine, parfois dans la précipitation et toujours sans mesurer les externalités négatives qu’elles produisent. Le taux de profit est comme un feu qui, si il n’est pas alimenté, dépérit. Pour l’entretenir, il faut lui donner des combustibles.
Attention à Marx. Car ce qui se passe chez nous ici, ce qui se passe en Grèce et qui s'étend dans d'autres pays, ce qui se passe au niveau de la crise bancaire et étatique, nous donne parfois des frissons, et nous fait penser que le système s'est enraillé tout seul. N'en rajoutons pas. Mais un peu de décence dans certains comportements seraient souhaitables et je ne suis pas certain que les états soient les plus sérieux pour donner des exemples. Je ne vise personne. Mais de loin, je préfère voir à la barre un capitaine plutôt qu'un matelot. Surtout quand le matelot Voltaire est entouré d'une bonne tripotée d'idéologues bobos qui se moquent des gens.
Les commentaires récents