Si j'apprenais que la fin du monde est pour demain, je planterais quand même un arbre dans mon jardin, nous disait Martin Luther. Il faut avoir cet optimisme pour lire quatre spécialistes du déclin.
Clive Hamilton, économiste australien, dit 3 choses : Il est trop tard pour empêcher l'évolution du climat. L'obsession pour la croissance pousse à adopter différentes formes de déni, et à éviter des vérités qui dérangent. Enfin, il faut se préparer d'ores et déjà aux conséquences économiques de ce fatal bouleversement. Son message est tant que nous espérerons que la croissance nous tirera seule d'affaire, nous n'agirons pas.
Jacques Lesourne, économiste français, affirme que le spectre de la décadence hante l’Europe. Que sera sa trajectoire future ? Vivra-t-elle une vieillesse pacifique et dorée ? S'enfoncera-t-elle dans une décadence chaotique ? Prolongera-t-elle sa vitalité grâce à un dynamisme retrouvé ? Son message est que l’Europe, sans jamais devenir un État fédéral restera une cathédrale inachevée.
Nicolas Baverez, économiste français, lève le voile sur le futur. Il y voit une nation à la marge, prolétarisée, écartelée entre les très riches et les très pauvres, et dotée d'un Etat en faillite. Son message, c’est que le déclin français sera inéluctable, si notre pays choisit de rester enfermé dans un déni de la réalité.
David McNally, économiste canadien, affirme que la crise actuelle sonne le glas de la période d'expansion néolibérale qu'ont connue les économies capitalistes depuis les années 1980. Il s'attache à appréhender la signification historique de la financiarisation de l'économie. La crise est un moment de transformation dans l'histoire économique. Son message est de dire que la ré-ingénierie catastrophique de l'ensemble de l'ordre social était un phénomène généralement réservé aux Etats du tiers-monde. Aujourd'hui, ce sont les nations du centre capitaliste qui sont sujettes à des restructurations traumatiques qui ne font que commencer.
Mercredi 12 Février 2014
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