Trois économistes français (Philippe Aghion, Gilbert Cette, Elie Cohen) plaident pour un changement de modèle. C’est bizarre quand même que le politique n’arrive pas à comprendre certaines choses évidentes. Ou alors c’est une crainte de voir des gens ne pas arriver à penser autrement et rompre avec les visions keynésiennes. « Dans une économie de l'innovation et mondialisée, la gestion macroéconomique par la demande perd de son efficacité. En effet, relancer la dépense publique pour stimuler la demande intérieure peut se traduire par un creusement du déficit commercial et non par une reprise de l'activité domestique ». Ces économistes croient en une politique de l’offre socialo-compatible. Le décalage entre ce que les gens pensent et la réalité est souvent flagrant. Par exemple, croire que la croissance est affaire de consommation et non d'efficacité productive est une erreur. Idem pour la protection des frontières plutôt que la conquête des marchés. Je dis que rien ne se décrète quand même. La nécessité politique de taxer les revenus du capital comme ceux du travail est une aberration. Évidemment, cela incite les gens à moins investir. Vraiment, je le dis, il ne faut pas être grand visionnaire pour dire des choses aussi évidentes. On a besoin de concret et le mérite de ces trois économistes, au delà des évidences économiques et non politiques certes, est de rappeler la réforme suédoise de 1991. Ils ont baissé lourdement le taux marginal d’imposition et la fiscalité du capital est devenue non progressive mais forfaitaire. Résultats : le rendement des impôts a augmenté, la croissance a accéléré, l'épargne a été stimulée et l'innovation a progressé. Tout se fait donc à l’endroit mais faut il aussi avoir le courage politique. Stiglitz disait que taxer les revenus du capital, c’est taxer l’individu deux fois. Même si c’est vrai, allez expliquez cela à des gens qui n’ont pas de travail. A moins qu’une troisième voie existe, une voie de compromis entre une baisse des taxes et un nouveau modèle social, alliée à une fermeture de certaines frontières, et une rigueur étatique digne de ce nom. Mais, ça, c’est moi qui le pense, pas eux.
Samedi 5 Avril 2014
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