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Il y a quelque chose qui cloche

       Comme dit la chanson de Boris Vian : « Il y a quelque chose qui cloche là dedans….. ».Le moral, quoiqu’on dise, n’est pas au beau fixe. On a l’impression et ce n’est pas nouveau, que l’attentisme a repris le dessus. Regardez les têtes de clowns des politiques mais ils ne font plus rire personne. Regardez la face de chiens battus de ces pauvres grands patrons des grandes sociétés mais on les déteste de plus en plus. Regardez la société ce qu’elle est devenue. Toujours plus avec des moins partout. Regardez autour de vous. Tout va disparaître ou tout va changer. La grande mutation est en route et on ne sait plus dans quel sens il faut aller. La société libérale est en train de tout écraser, tout troquer, tout échanger, tout vendre à bas prix, tout ridiculiser, tout déshabiller, tout confondre, tout oublier, mais elle va tout créer. Il fallait s’y attendre car demain, s’est écrit hier. On vit tous à sa manière une forme de terreur. Ce n’est pas ce qu’on nous avait promis. Ce n’est pas ce qu’on nous avait dit.

Mardi 15 Septembre 2015

La gouvernance par les nombres

         "Depuis les débuts des Temps modernes, le vieil idéal grec d’une cité régie par les lois et non par les hommes a pris une forme nouvelle : celui d’un gouvernement conçu sur le modèle de la machine. Ce mouvement avait été engagé par la planification soviétique qui, la première, a réduit la loi à une fonction instrumentale de mise en œuvre d’un calcul d’utilité. Il s’approfondit avec l’imaginaire cybernétique, qui impose une vision réticulaire du monde naturel et humain et tend à effacer la différence entre l’homme, l’animal et la machine, saisis comme autant de systèmes homéostatiques communiquant les uns avec les autres. À ce nouvel imaginaire correspond le passage du libéralisme économique, qui plaçait le calcul économique sous l’égide de la loi, à l’ultralibéralisme, qui place la loi sous l’égide du calcul économique. Étendu à toutes les activités humaines, le paradigme du Marché occupe désormais la place de Norme fondamentale à l’échelle du globe."

Alain Supiot Dans "La Gouvernance par les nombres"  Cours au Collège de France

Mardi 1 Septembre 2015