On aimerait pouvoir se dire qu'après avoir fait preuve "d'exubérance irrationnelle", selon la formule d'Alan Greenspan, l'ancien président de la Réserve fédérale, les marchés boursiers affichent aujourd'hui "un pessimisme irrationnel".
Après tout, les taux d'intérêt sont extrêmement bas, le commerce mondial reste dynamique, les Etats ont pris des mesures fortes pour sauver les systèmes bancaires et les menaces inflationnistes s'envolent avec le plongeon des prix des matières premières.
Mais voilà, les investisseurs anticipent, et c'est le pire qu'ils anticipent. Le plongeon actuel des indices signifie qu'à leurs yeux, les prévisions officielles selon lesquelles la croissance sera nulle dans les pays du G7 en 2009 sont encore bien trop optimistes.
Leur scénario est celui d'une récession dure dans les grands pays industrialisés, une longue période de déflation, avec une consommation des ménages qui s'effondre, des prix de l'immobilier qui plongent, un chômage qui s'envole, des profits qui se volatilisent, des exportations qui s'écroulent. Avec à la clef d'énormes problèmes économiques, politiques et sociaux en Chine.
Il faut seulement espérer que les Bourses se trompent. En gardant quand même deux chiffres en tête. L'indice Dow Jones ne retrouva ses niveaux de septembre 1929 qu'en 1954. L'indice Nikkei, à Tokyo, vaut aujourd'hui 8 500 points, contre 40 000 points fin 1989.
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