Moi qui suis confronté en permance à la dure réalité du marché, je voulais vous dire, à vous acheteurs, qu'un phénomène nouveau arrive. Hier, nous avions connu les banquiers enthousiastes, puis ensuite raisonnables, et enfin frileux depuis quelques temps. Je vous répète deux trois conversations venant du marché. Sans les nommer, voilà une première banque qui me dit que mon dossier n'est pas viable car le fonds d'un hôtel bureau se vend entre 1 fois et 1,5 fois son chiffre d'affaires et jamais plus. En voilà une deuxième, qui me dit qu'elle ne finance plus d'hôtels. Enfin en voilà une troisième qui demande 75% d'apport. Moi je vais vous dire, la nullité me fait froid dans le dos. Tout le monde sait bien que la banque c'est une chose et que le banquier en est une autre. Même mes amis banquiers sont effarés ce qu'ils entendent, mais que voulez vous, il doit se passer quelque chose quelque part qui fait que les réticents et les mauvais sont en train de prendre le pouvoir sur les réalistes et les bons. Courage, un bon dossier est toujours un bon dossier.
En tant que récent acquéreur, je vous confirme ces faits. Sur une demi-douzaine de banques que j'ai consulté trois ont accepté de financer mon projet avec "enthousiasme" et les trois autres m'ont mis le doute invoquant un prix d'achat trop élevé. En fait, lorsque la décision est pris en local (Crédit Mutuel, Crédit Agricole, Banque Populaire...) le dossier est étudier et validé par une approche économique réaliste et un intérêt pour le repreneur . Lorsque le dossier est étudié par une direction financière (Société Générale, CIC...), souvent sans entretien avec le repreneur, ça se complique. Pas de vérification de l'état de l'outil acheté, des mises aux normes... et surtout un comparatif des ratios avec des stats sorties de on ne sait où ? Un banquier m'a même répondu qu'on achetait pas une 2CV 100 000 € et quand je lui ai demandé quel devait être le juste prix, il m'a indiqué qu'il ne savait pas car il ne souhait pas financer de CHR.
Alors messieurs les banquiers, vous qui placé si bien l'argent (subprimes, Sicav Kerviel...) sachez que si un salon de coiffure s'achète 70% du CA, ce n'est pas le cas d'un Hôtel bureau de centre ville qui plus est sans travaux à prévoir. Et que un hôtel bureau n'est ni un bar ni un hôtel restaurant.
Pour conclure, acheté cher est-il un problème ? Acheté un produit qui n'aura pas de rentabilité en est un !
Rédigé par : FB | 23 juin 2011 à 21:11
En tant qu'ex-banquier d'entreprises, je ne peux que confirmer ces propos... Je puis vous dire que le métier n'a plus rien à voir avec ce qu'il était encore il y a 5 ans...pression commerciale pour une rentabilité optimale du temps de travail (OK avec le concept mais on s'approche du harcèlement) ce qui entraîne un manque d'enthousiasme certain et un défaut d'appréciation avéré pour les dossiers. Les process décisionnels sont de + en + occultes et opérés par des "analystes" (la réponse est dans la 1ère partie du mot) planqués dans leur tour d'ivoire et essayent de faire entrer un dossier dans des cases. Or, nous le savons bien, chaque dossier est unique et nécessite une approche dédiée et personnalisée. Les établissements de crédit industrialisent le financement et s'orientent vers du récurrent et des produits qui crachent. Le risque de non remboursement encouru par la banque ne vaut plus la peine au regard du retour financier et des taux de crédits actuels. Triste sort qu'est celui de l'acquéreur qui croit encore que la banque est un fournisseur. A ce jour, elle est plus proche de la grande distribution. Conjugué à une formation parfois aléatoire des collaborateurs commerciaux (là encore la réponse est dans le mot) vous obtenez un système bancaire robotisé ou le "client" n'est qu'une capacité à "cracher" de la rentabilité, ni plus ni moins et tout cela avec le moins de risques possibles : CQFD
Rédigé par : Julien CIESIELSKI | 27 juin 2011 à 08:53