Vous avez vu mon banquier ?

     Il y a un toujours un truc qui m'étonne, c'est la réaction des banquiers sur un dossier. Souvent, on me dit, ils sont de plus en plus frileux. Non. En revanche, je crois que certains (et très peu rassurons nous) sont de plus en plus mauvais. Exemple, je présente un gros dossier (le même rire à la virgule près).

Le premier me demande de signer le business plan : ça on ne me l'a jamais fait encore. On s'en va.

Le deuxième me dit qu'il est très occupé et nous laisse en compagnie de son conseiller qui selon moi n'a pas encore lu un seul bilan de sa vie. Enfin, il essaye de faire semblant, mais le plus grave arrive quand on parle de Rbe. Alors silence, et je crois qu'à ce jour, il hésite encore entre Revenu bancaire éternel ou Responsabilité binaire exceptionnel. il y a du travail. Finalement, ils diront non, car le dossier ne franchira pas la porte de son bureau, étant incapable de comprendre quoique ce soit.

Le troisième ne parlera pas, mais quand je dis pas, je dis pas du tout. Il écoutera les clients. Il ne manquait que le divan ! Ils diront non mais je ne sais pas encore pourquoi ? il faudrait qu'on retourne pour une séance de divan peut être.

Le quatrième dira oui tout de suite, parce qu'il a tout lu, tout compris, que ses chefs étaient là, et que le banquier est un pro de chez pro.

Le cinquième dira oui une semaine trop tard mais il avait tout lu, tout assimilé, tout enregistré. Un pro.

Le sixième dira oui aussi, et s'est déplacé en force avec conseillers pros, analystes et tout le monde. Tout a été épluché, disséqué, re analysé, re disséqué, mais ils répondront trois semaines trop tard.

Le septième dira oui sans nous avoir vu ! Du grand art de de la finance ou le dossier financier prime sur les personnes. Un pro jugeant le dossier point par point mais sans voir les gens.

Conclusion : un con, un ignare, un psy, quatre banquiers. Le problème, c'est que ce sont toujours les mêmes banques qui sont des pros parfois à une exception près. Je crois qu'à la fin, la bêtise et l'ignorance vont nous envahir. Ce que je constate là dedans, c'est que c'est souvent le banquier qui fait la banque, mais ils restent quand même des banques où c'est bien la banque qui fait les banquiers.