Depuis un an, c’est une constante : on ne fait pas meilleur agent de voyage qu’Emmanuel Macron. L’annonce du déconfinement, jeudi 29 avril, offrant la perspective d’une libération totale du pays au 30 juin, a permis aux professionnels du tourisme de commencer à engranger des réservations. Le bénéfice du grand air s’est exprimé fortement quad l’hôtellerie continue de souffrir. Comme en 2020, la clientèle nationale pourrait pallier l’absence des touristes britanniques et extra-européens. Les Européens feront l’objet d’une cour assidue de la part d’Atout France. La France doit, la semaine prochaine, dresser une nouvelle liste de pays classés vert, orange et rouge, et définir les contraintes associées à chaque couleur. De quoi rassurer les touristes belges, suisses et allemands, particulièrement ciblés pour leur pouvoir d’achat. Pour l’heure, les professionnels enregistrent presque exclusivement des réservations intérieures. Les grandes tendances de 2020 semblent se confirmer : prééminence incontestée du littoral, montée en puissance de la montagne et de la campagne au détriment des villes. Les déplacements en groupe et en voiture, donc à proximité, se renforcent également, tout comme le logement non marchand, dans la famille ou chez les amis. Les logements autonomes, comme depuis le début de la pandémie, s’en sortent mieux que les hébergements collectifs. L’hôtellerie de plein air, qui représente la moitié des nuitées touristiques chaque été, bénéficie de réservations très dynamiques, permettant de combler le retard pris depuis six mois. Le haut de gamme jouit de cette explosion, tiré à 84% par la clientèle française. Comme en 2020, les vacances au sein du pays de Français aisés devraient soutenir les chiffres d’affaires du luxe, qui souffre toutefois du manque de clientèle lointaine. L’arrière-saison pourrait, quant à elle, marquer le retour des touristes américains, sous réserve que l’amélioration sanitaire se confirme.
Clément Guillou du Journal Le Monde (Extraits)
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