La Confiance est une institution invisible qui régit le développement économique.
Kenneth Arrow
Prix Nobel d'Économie 1972
La Confiance est une institution invisible qui régit le développement économique.
Kenneth Arrow
Prix Nobel d'Économie 1972
Le débat médiéval sur le juste prix a des connotations modernes étonnantes. Le juste prix, sous l’influence des historiens, reposait sur une vision de la protection contre la rugosité du marché. Il fallut attendre le 20 ème siècle pour exhumer de vieux textes sur le sujet. En réalité, à défaut d’une fixation de prix par les autorités publiques, le prix était ce qui devait assurer la marge convenable. Le prix était fixé par humanité et toujours en lien avec le marché local. Le juste prix, c’est ce qu’est la valeur selon l’estimation du marché au moment de la vente. Revient sans cesse, cette notion d’échange. Cette primauté du marché dans la définition du juste prix est toujours clairement affirmée mais il ne s’agit pas de n’importe quel marché. La juste rémunération peut être balayée si le prix du marché est plus bas et c’est bien le prix courant qui reste le bon indice. C’est ainsi l’offre et la demande qui dicte les conditions de vente et malheur à ceux qui ne s’en sortent par car il faut assumer les conséquences de la malchance, de l’incompétence ou du défaut de prévision. Un instrument privilégié à l’époque était les enchères car elles au moins, étaient jugées efficaces. Les comptables modernes ont relancé le débat sur ce que doit être le prix à prendre en compte. Ils parlent de juste valeur comme du prix qui serait reçu pour la vente d’une transaction normale. On parle de valeur plus que de prix pour aussitôt dire que la valeur, c’est le prix. Il reste dans cet usage du mot valeur, une sorte de vision, par laquelle le prix ne caractériserait que la surface des choses, soumis aux hasards du marché, sans consistance ni rationalité. Il faudrait alors quitter cette illusion du prix pour rechercher la vraie valeur. Les classiques en ont fait leur axe de réflexion. Marx qui cherchera dans le facteur travail l’organisateur de la valeur, Adam Smith pour qui la valeur est ajustée par la négociation et le marchandage du marché, ou encore Hobbes qui disait que la valeur est soumise par l’appétit des contractants et ainsi la juste valeur est ce que les gens sont disposées à payer. Les théologiens sont allés plus loin qu’eux. Ils étaient avertis de la limite du marché. Le juste prix était selon eux, un prix donné mais à la condition que le marché fonctionne correctement. Pour que le marché fonctionne bien, il faut selon eux qu’il y ait une multiplicité d’acheteurs et de vendeurs. Le monopole empêche cela. Pour les médiévaux, si le marché ne fonctionnait pas bien, il fallait un juste prix décrété, donc administré. La fixation du prix est rudimentaire mais ceci évoluera vers un jeu plein de la concurrence à termes. En fait pour revenir à la valeur, cette notion est la somme d’un actif aujourd’hui des services pécuniaires ou non, qu’il peut rendre dans le futur. L’écart entre prix et valeur n’existe pas si le marché fonctionne idéalement, ce qui n’est jamais le cas. Le prix est donc toujours le présent et la valeur le futur.
D'après un article de Francois Meunier.
A force de regarder les comptes d’hôtels, je me rends compte que les marges hôtelières baissent. Oh bien sûr, l’effritement du Chiffre d’affaires en est responsable et encore ! Car chacun essaye d’adapter ses charges à ses produits, pour autant qu’elles soient variables. Il en est de même pour la composition du Ca car des prix de nuitées qui baissent pour faire face à la tendance descendante des prix trouvent des compensations dans des taux d’occupation plus élevés. Cependant, tout cela ne va pas dans le bon sens même si tout n’est pas aussi systématique. En revanche, les besoins de travaux pour être aux normes, les embellissements pour rester dans la tendance actuelle, la hausse des loyers, ou mieux encore, le passage obligé et de plus en plus lourd, de faire appel à Booking et ses petits frères, voilà des choses qui impactent la marge nettement. Et là, quand on additionne le tout, dans un contexte morose avec une météo dégradée, cela peut donner des frayeurs. Surtout si l’hôtelier s’est fortement endetté au départ pour l’achat de l’hôtel. La marge brute baisse et à cause de l’endettement, la marge nette peut devenir critique. Tout entraine tout. Il ne faut pas se retrouver pris au piège. Cet avertissement vaut pour le vendeur ou l’acheteur. Certains vendeurs n’auront de salut que de vendre à prix bas. Mais les acheteurs feraient mieux de se méfier des miroirs, car ils doivent tout intégrer dans un prix d’achat et se constituer des marges de sécurités supplémentaires s’ils ne veulent pas être pris dans la nasse à leur tour. Le marché est impitoyable.
Un article récent de Stéphane Corre dans le Journal de l’Hôtellerie rappelait que « Dans le cadre des transactions d’hôtels, la demande est actuellement plus forte sur les établissements avec une grande capacité d’accueil, supérieure à 35 ou 40 chambres, en comparaison avec de plus petites structures ». Il rappelle qu’aujourd’hui, il existe à partir des dernières statistiques (2015) environ 17.000 hôtels représentant 615.000 chambres, soit une moyenne de 36 chambres par hôtel. Ce chiffre marquait une baisse notoire par rapport aux chiffres de 1995, car à cette époque, il y avait 4.000 hôtels de plus pour 90.000 chambres de moins (capacité moyenne de 25 chambres par hôtel). Il est clair selon l’auteur que cette baisse significative s’explique « en partie par la vétusté des établissements qui n’ont pas été rénovés par les propriétaires et principalement par un manque de moyens financiers et les contraintes liées aux normes hôtelières de plus en plus drastiques ». Ce mouvement n’est certainement pas terminé car on peut prévoir sans trop se tromper, que les hôtels arrivant sur le marché, vont venir augmenter la capacité moyenne de chambre par hôtel. Cependant quand on a dit cela, on ne dit rien. Et l’auteur l’a bien compris. En effet, les hôtels indépendants restent majoritaires en nombre en France. Même si « la demande des acquéreurs est forte pour des hôtels avec des capacités importantes (supérieure à 30 ou 35 chambres) », il existe une demande pour de plus petits hôtels. Il existe « des hôtels indépendants de petite capacité, bien situés, avec un taux d’occupation élevé, sur un marché atypique ou de niche, c’est-à-dire où les groupes ne sont pas présents, ou ne peuvent pas se positionner, et il s’en sortent très bien. Ce sont aussi des affaires très intéressantes à étudier et à reprendre, car très rentables ».
Conclusion : Il y a de moins en moins d’hôtels de petite capacité mais ils sont toujours majoritaires. Je le dis depuis un certain temps, seuls ceux qui sont sur des niches, s’en sortiront. Mais leur temps est loin d’être clos, car leur rentabilité, même avec si peu de chambres, est souvent autant sinon plus rentable, qu’un hôtel de chaîne, tout simplement, car les petits sont des hôtels familiaux avec des exploitants alors que les gros sont des hôtels de direction. Et désolé de contredire l’auteur, mais la demande est aussi très forte pour ce genre de petits hôtels, car tout est un problème d’apport. Attention de ne pas tout croire.
Il fait chaud. Même très chaud. Le temps agit sur les humeurs, dit-on, mais on remarquera que les excès de température agissent aussi sur le moral. Trop de pluies ou trop de soleil, voilà de quoi vous dissuader de vous remuer. Le calme aussi semble toucher les hôtels et les restaurants. Comme d’habitude, cela tient mais rien d’extraordinaire. Parfois on fait mieux, parfois on fait pire et au mieux, on fait comme avant. Pas très encourageant néanmoins cette sorte de moiteur économique. On verra demain ! Il fait chaud.
Franchement, je ne trouve pas que cela va mieux. Peut être les riches le disent mais les autres, tintin. Depuis que notre cher ministre de l’économie diminue les impôts mais augmentent les taxes, nous sommes en plein délire. L’économie bouge certes mais elle se délite au profit de l’inhumain. Le président a tué la politique mais les rats sont de sortie pour mieux baver. Et dans tous les sens, on remarque des fissures, des manquements, des erreurs, des errements. En un mot, le marché est en train d’enrichir les très riches, et d’appauvrir les très pauvres. Au milieu, il y a du monde, croyez moi, et chacun y va de son pamphlet. Je pense que nous sommes trop près du mur ! Je le vois dans l’hôtellerie. L’activité se maintient mais les marges baissent. C’est de plus en plus difficile et de plus en plus couteux de faire du chiffre. Mais les barques tiennent bon même si les acheteurs sont en ce début d’année moins nombreux. Les vendeurs au bon prix sont aussi rares. Tout le monde cherche, et c’est normal, à jouer gagnant. Le produit doit toujours guider la recherche. Un bon produit, c’est déjà un bon vendeur, qui attend un bon acheteur. Les banquent suivent. Mais il faut fouiller, chercher, tourner et retourner pour espérer trouver. Ca c’est du boulot et cela demande du temps.
Le Prix Nobel d’Économie s’est porté sur l’Américain Richard Thaler, un spécialiste de l’économie comportementale et professeur à l’université de Chicago. Agé de 72 ans, issu de cette prestigieuse école de la capitale de l’Illinois créée par le monétariste Milton Friedman, Richard Thaler est primé pour avoir démontré à travers ses travaux comment les mécanismes psychologiques et sociaux modifient nos comportements économiques. A rebours de la figure longtemps dominante dans les cercles académiques d’un homo economicus au comportement rationnel, cherchant en toutes occasions à maximiser son bien-être sans se préoccuper de celui des autres, ce diplômé de l’université de Rochester a montré comment certaines caractéristiques humaines, qui n’ont absolument rien de rationnel, peuvent être déterminantes : « Elles affectent systématiquement les décisions individuelles et les orientations des marchés ». Richard Thaler a notamment théorisé le concept de « comptabilité mentale ». Il y explique la façon dont les individus « simplifient la prise de décision en matière financière en créant des cases séparées dans leur tête, en se concentrant sur l’impact de chaque décision individuelle plutôt que sur l’effet global ». Père fondateur de la théorie du « Nudge » ou coup de pouce en français, qu’il a exposé dans un ouvrage coécrit en 2009 avec le professeur de droit Cass Sunstein, traduit en 2010 sous le titre Nudge : la théorie douce pour inspirer la bonne décision, Richard Thaler prolonge par son concept original de « paternalisme libertaire » une nouvelle approche comportementale de l’économie. Une approche déjà récompensée par l’Académie et qui avait valu à son ami Daniel Kahneman, psychologue et économiste à l’université de Princeton, le prix Nobel d’économie en 2002. C’était alors la première fois que le Nobel d’économie consacrait un psychologue, qui de son propre aveu « n’a jamais vraiment travaillé sur l’économie » mais qui s’est rapproché de ces derniers par son étude des « processus de décision ». Richard Thaler part de l’idée que si les individus sont incapables pour tout un tas de « biais cognitifs » et culturels de prendre les meilleures décisions, il faut les y aider en les accompagnant dans leurs choix de tous les jours. D’où son idée d’imposer aux individus des décisions tout en leur faisant croire qu’ils conservent leur pleine liberté de choix. L’universitaire, dont les théories s’appliquent aussi bien aux courses au supermarché qu’au placement de milliards de dollars sur les marchés financiers, a également étudié l’aversion aux pertes sur les marchés ou à la dépossession en mettant en évidence le fait que « les individus accordent une plus grande valeur à une chose s’ils la possèdent que s’ils ne la possèdent pas ».
Extrait Article de Christophe Alix de Libération.
Comme d’habitude et cela fait un certain temps, j’entends que le marché est en plein désarroi. Il est très bizarre de constater que certains hôtels peinent, même sont en légère difficulté, alors que d’autres se maintiennent, et même font plus que de se maintenir. Certaines rues de bord de plage sont vides, et les restaurants ne marchent pas bien le midi. Les gens quand ils sont là, sont en fait ailleurs. De plus, c’est sûr, tout se passe au dernier moment. Rien ne se programme et c’est selon l’humeur, le temps et le reste et le reste c’est beaucoup. Une impression aussi, que les vacances maintenant, ce n’est plus juillet - août mais toute l’année, par petits bouts et de plus en plus avec Airbnb. Je connais des villes de l’Ouest qui sont vraiment en difficulté alors que d’autres sont pleines à craquer. Et on peut multiplier cette constatation sur d’autres régions. La mutation a commencé selon moi et il est à craindre que les habitudes des touristes continuent à désarçonner les hôteliers. Ce qui est certain, c’est que le prix de la chambre est toujours trop cher, selon les clients. Les comparateurs de prix n’arrangent vraiment pas l’histoire. Il y a le réchauffement climatique et le refroidissement hôtelier.
Hôtel des Ducs à Dijon (21)
Un HEC Arthurien qui croit que la valeur n'est pas le prix
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