La
valeur d’un hôtel bureau n’est pas une mince affaire. Oublions le
discours de l’acheteur qui veut toujours acheter le moins cher possible
et celui du vendeur qui veut vendre le plus haut possible. Il est
parfois amusant de constater en cas de cession et d’achat, que ce sont
parfois les mêmes qui tiennent des discours différents. Restons
objectif.
Le principe est toujours le même. Dans le cas
d’hôtels bureaux, la valeur des établissements, murs et fonds, se fait
par des multiplicateurs de Ca hors taxes. La notion de rentabilité
n’intervient que très rarement puisque le standard de résultat est
clairement toujours le même soit 45% du Ca, comme nous l’avions déjà
dit.
Ces multiplicateurs sont aujourd’hui de 4 ou de 5. Bien sûr,
des facteurs indépendants de l’emplacement et donc qui ne joueront
aucun rôle sur le Ca actuel peuvent être pris en compte. Il y a par
exemple le « grand charme » de l’endroit qui plaît au nouveau
propriétaire, ou bien encore la « taille de l’hôtel », ainsi que la
possibilité d’avoir un appartement mais aussi les travaux nécessaires
pour se mettre en conformité avec les normes 2011 et 2015 et surtout
l’état dans lequel se trouve l’hôtel. On peut évoquer aussi
l’évolution, sur 5 voire 10 ans, de la ville dans laquelle on se
trouve. On peut aussi relever la marge de manœuvre dont peut disposer
l’acquéreur, soit en développant le nombre de chambres, soit en
chaînant l’hôtel. D’autres y intègrent la flexibilité du personnel
ainsi que les extensions de parking, mais aussi la grandeur des
chambres pour passer les lits en « king size » avec couettes et
envisager de mettre des écrans plats dans toutes les chambres. Beaucoup
de choses viennent donc interférer la première vision.
De toute
manière, tout se voit à travers le Ca et le taux d’occupation. Ceux-ci
sont le reflet de la situation actuelle et sont déjà très parlants.
Quand
ces facteurs ne sont pas tous réunis, la tendance est de revenir sur un
ratio inférieur à 4, voire 3 à 3,5. En effet les freins au confort,
ainsi qu’au développement, sont des handicaps. Il faut parfois
tellement investir pour remettre l’hôtel en marche et assurer son
parfait redémarrage que le prix de départ doit être très largement revu
à la baisse.
Et puis, intervient la valeur immobilière. Mais,
celle-ci n’est pas selon moi déterminante au point de surpayer un
hôtel. On peut comprendre que l’immobilier est un facteur crucial mais
pas à ce point. Normalement, le multiplicateur maximum de 5 inclut
tout. On peut aussi comprendre l’aspect spéculatif sur des murs. Paris
en est le bon exemple, mais à ce moment, ce surprix donné à
l’immobilier nuit à la rentabilité, même si à termes, on peut
éventuellement jouer gagnant. Nous sommes, déjà entré dans la
spéculation immobilière, donc c’est un autre jeu, et celui-ci est à
risque.
Conclusion : 5 ou 4 ou 3, il faut faire son choix mais j’espère vous avoir donné quelques pistes de réflexion.
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