Et non, Lehman Brothers n'a pas été sauvé le week-end dernier. La banque américaine a même été contrainte de se mettre sous la protection du "chapitre 11", bref, en faillite.
Les banquiers ont été moins sonnés par la nationalisation du premier assureur américain, AIG, annoncée lundi 15 septembre. Le résultat cumulé de ces deux événements ne s'est pas fait attendre : l'ensemble des marchés de dette est fermé. Que ce soit en euros, en livres sterling ou en dollars, que le candidat à l'emprunt soit une banque, un assureur, une entreprise de la meilleure qualité possible, qu'il propose des obligations simples ou sécurisées, il peut passer son chemin.
Même les tournées de présentation d'entreprises afin de mieux se faire connaître des investisseurs ont tourné court. Hors sujet face à la débandade générale. Le brasseur néerlandais, Heineken, a ainsi dû renoncer après avoir fait salle vide le lundi 15 septembre. Et maintenant ?
Du côté des banquiers, aucun espoir à court terme de voir le marché rouvrir. Bien sûr, ou heureusement, cette tétanie ne concerne pas les Etats souverains. Ces derniers jours, l'Espagne a réalisé une adjudication de titres à maturité 2018, l'Etat français a émis du BTAN. Leurs calendriers d'émissions n'ont pas été affectés. Evidemment, une signature notée triple A, du type agence gouvernementale ou supranationale, comme la Banque européenne d'investissement, peut toujours emprunter auprès des investisseurs. Mais pour les autres, il va falloir être patient.
Du côté des entreprises fréquentant habituellement le marché obligataire, il n'y a pas de cas d'urgence identifié. Celles de mauvaise qualité ne venaient plus emprunter directement depuis juin 2007, quant aux autres, type Heineken, qui souhaitaient refinancer des acquisitions, les banques continueront à fournir le crédit en attendant que les investisseurs soient prêts à prendre de nouveau des risques.
Contrairement aux entreprises non financières, les banques ont sollicité les investisseurs, même lorsqu'elles devaient payer le prix fort. De toute façon, les grandes banques centrales ont un discours sans ambiguïté : le carnet de chèques est ouvert, sans limite. Le risque systémique est une fois de plus écarté.
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