Franchement, je ne sais toujours pas comment les gens peuvent s’exciter sur le fameux Ebe et faire des calculs insensés. Je l’ai déjà écrit ici, l’Ebe est un terme impropre, car sa simple lecture ne suffit jamais à connaître la vraie rentabilité d’un hôtel. L’Ebe a, certes l’avantage d’exclure la dotation, mais il n’intègre pas des produits et charges de gestion courante, et il ne tient pas compte de certaines rectifications. J’avais longtemps pensé que l’Ete ou Excédent de trésorerie d’exploitation, pouvait combler ce manque, or celui-ci ne fait que rectifier l’Ebe en incorporant les variations du besoin en fonds de roulement. Le but est toujours le même : c’est de savoir combien il reste en trésorerie dans la poche de l’actionnaire. J’insiste ici sur le fait que les décalages de trésorerie, donc du besoin en fonds de roulement, n’existent pas dans l’hôtellerie, car le client paie cash et, on paye les fournisseurs de manière décalée. La marge d’exploitation est toujours améliorable en termes de trésorerie. Il faut selon moi toujours repartir du résultat d’exploitation et y ajouter :
-la dotation aux amortissements.
-les salaires des anciens dirigeants et les frais
annexes liés à ces mêmes dirigeants (frais de réception, de missions et de déplacements).
-les frais excessifs enregistrés lors d’opérations spéciales
durant un exercice (par exemple frais d’avocats et d’experts-comptables).
-le loyer. Premièrement, cela est nécessaire en cas de
rachat murs et fonds, et deuxièmement, même si, on achète que le fonds, il
faudra réactualiser éventuellement le bail, et remettre le bon montant.
-les charges de personnel, car parfois l’équipe en place n’est pas en adéquation avec le schéma de reprise. Il se peut qu’on puisse faire des économies au niveau des réceptionnistes par exemple si un couple reprend l’hôtel alors qu’une personne seule le tenait auparavant. Souvent aussi, on a d’autres restructurations à faire pour alléger certaines prestations.
Avec ces quelques données, on arrive à un Ebe rectifié,
qui en réalité est le cash dont dispose l’acheteur pour placer son emprunt
(fonds ou murs et fonds) même si cela est dans la société holding, se payer
lui, et définir sa marge de manœuvre avant impôt. En fait, on parle du nouveau
Ebe après achat.
Rien n’est comptable dans cette notion, car nous
parlons de trésorerie. Souvent, on nomme cette notion Rbe, et en fait, elle me
paraît assez proche de ce que nous recherchons, car le Rbe s’apparente à un Ebe
rectifié, et fait bien apparaître cette notion de flux de trésorerie provenant
de l’exploitation et rien que de l’exploitation.
C’est ce fameux Rbe, qui rapporté au Ca hors taxes de
l’entreprise, doit nous donner 45% dans le cas de l’achat murs et fonds et 33% (avec un loyer de 12%)
dans le cas de l’achat d’un fonds seulement. Tout le monde comprendra que je
consolide tous les éléments ici. Je ne m’occupe pas des structures qui
accueillent soit le fonds, soit les murs. Je raisonne en trésorerie globale.
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