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Nous sommes à l'arrêt

L'Insee vient de dresser un constat alarmant : l'économie française est à l'arrêt depuis avril 2011, et rien ne permet d'entrevoir une amélioration rapide de la situation. C'est une très faible progression du PIB au premier semestre de 2013 que prévoient ses conjoncturistes dans leur note du 21 mars : + 0 % au premier trimestre et + 0,1 % au deuxième. Dans ce scénario, la France pourrait toutefois continuer d'échapper à la récession, mais pas à une croissance zéro. Plus grave encore, depuis le printemps 2011, la progression du PIB n'a jamais dépassé 0,2 % par trimestre...

De plus, dans le genre mauvaises nouvelles, on vient d'apprendre que le déficit public n'a été ramené qu'à 4,8% comme prévu et non pas 4,5%. L'objectif de 3% s'est envolé. La dette continue à exploser à 90,2% du PIB. On prévoit même 93,4% fin 2013.   

Ouf ! Heureusement que dès le lendemain, Bernard Cazeneuve a estimé que le redressement des finances publiques s'amorçait.

Demain le monde sera low cost

C'est un incontournable. Tout devient low cost. Phénomène de mode ou évolution durable de l'offre, le low cost s'invite de plus en plus fréquemment dans la stratégie des entreprises. C'est maintenant Mauboussin dont je viens qui s'invite dans la course. En un mot, avant il y avait la demande et il fallait y répondre. Des trente glorieuses, comme dit Emmanuel Todd, on est passé aux trente piteuses. L'offre a prix le pas sur la demande et le marketing innovant est apparu. Mais la crise financière fait que nous sommes tombés sur les trente frileuses. Tout le monde est sur endetté et tout est à revoir car même ce qui se vend peu cher coûte cher. Il faut maintenant tout maîtrisé même l'essentiel car peu cher ne veut pas dire médiocre au contraire, et c'est là le paradoxe. Ce n'est pas parce que la crise incite à faire des économies que les consommateurs sont prêts à sacrifier l'essentiel.

le Rasoir d'Ockam

Je l'avais déjà dit ici, mais croyez moi, les échos ne sont pas toujours très bons. Deci delà, j'entends tel ou tel hôtel qui ne va pas bien mais j'entends aussi que certains hôtels explosent leur Ca. Bizarre. Tout et son contraire. Comme le marché, les acheteurs qui cherchent des bestioles à 6 pattes semblent pour certains tétanisés de sauter le pas. Les vendeurs s'accrochent à leur prix et les baisses de Ca n'ont aucun impact sur le prix de vente. Le marché pour certains hôtels n'est plus en adéquation et le stock d'affaires à vendre s'accumule chez les intermédiaires, ce qui fait croire un moment seulement que tout le monde vend. Décalage ou morosité en ce mois de mars. Il y a encore de belles affaires à faire mais elles sont cachées comme si c'était réservé pour les initiés. Mais je vous en prie, essayons d'être simple. Connaissez vous le principe du rasoir d'Ockam ? L'énoncé « Entia non sunt multiplicanda praeter necessitatem » signifie littéralement : Les entités ne doivent pas être multipliées par delà ce qui est nécessaire. Une formulation plus moderne est que « les hypothèses suffisantes les plus simples sont les plus vraisemblables ».

C'est du boeuf, on vous dit

La société Spanghero s'est vu retiré son agrément et a du metrre en chômage technique ses employés. À ce titre là, je me demande ce que le risque gouvernement pour nous voir vendu depuis 1 an, le retour de la croissance, la réduction des déficits publics et l'inversion de la courbe du chômage. On connaît la réponse "C'est du boeuf , on vous dit !".

Encore un décalage

     Mercedes Erra de la même promotion que moi (Hec 81) et qui se trouve être la Présidente Exécutive du groupe publiciataire Havas a donné une interview à un magazine. Elle dit que le talent l'emporte sur tout. Vrai. Elle dit qu'il y aura toujours une place pour ceux qui proposent un plus de valeur. Pourquoi pas. Elle dit qu'elle travaille tout le temps, peut être, parce pour elle ce n'est pas du travail. Certainement. Elle dit que le consommer plus a fait son temps. Déjà consommer cela serait bien. Elle dit que qu'à la culture de possession se substitue peu à peu celle de l'usage. Ah bon.

    Eh bien ! Moi je reste persuadé que même si deux mondes s'affrontent, il ne faut pas se cacher la face. Il ne faut pas aller dire à des gens qui ont de la valeur et qui se trouvent en précarité sociale qu'il y aura toujours de la place pour eux. Cela se saurait. Il ne faut pas aller dire à des gens qui ont du mal à faire bouillir les marmites que la culture d'usage a remplacé la culture de possession. Eux ils ne rêvent que de posséder.

    Tout est vrai et son contraire aussi. Mais cela me fait toujours penser qu'il n'y a que les riches qui pensent que l'argent ne fait pas le bonheur. Comme beaucoup d'entre vous, je suis toujours au fonds de la mine en train de pousser mon wagon. Je me méfie des grandes idées.

Bottom up bien sûr

     Olivier PASTRÉ, économiste français, vient de sortir un livre dont le titre est Repenser l'économie. Son analyse est comme d'habtitude très riche d'enseignements. Les analystes boursiers partent, soit du haut (macroéconomie) pour en déduire le bas (microéconomie) - système du top-down - , soit ils partent du bas (entreprise) pour analyser le haut (marché) - système du bottom-up. Il applique cette vision sur la France. Aujourd'hui, au niveau de l'état, on ne fait que du top-down et les mesures prises sont plus jacobines et exemplaires sans réalité du terrain. Il dit qu'il faut tout changer et faire du bottom-up, casser la société de méfiance et enfin réorganiser le pays, et enfin faire sauter tous les verrous pour huiler la machine.

Je ne peux pas m'empêcher de penser à notre réflexion hôtelière. L'acheteur dit le marché va mal et j'en déduis que......Le vendeur dit je me bats donc en définitive......

Non je vous le dis, si on veut sortir de la crise, il faut changer d'état d'esprit et faire du bottom-up à outrance. Croyez moi.