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Mémoire des Prix ou Économie de l'Incongru ?

   Les travaux de l’économiste Dan Ariely s’inscrivent dans le cadre d’un champ en plein développement, l’économie comportementale. Ce courant d’analyse n’est pas totalement nouveau puisqu’il a déjà connu les honneurs du prix Nobel d’économie via les travaux de Daniel Kahneman en 2002. Le point de départ d’Ariely est le postulat de rationalité sur lequel est fondé toute l’analyse économique standard. Plus exactement, l’économie comportementale part du constat que cette hypothèse de rationalité, suivant laquelle tout individu a des préférences ordonnées et transitives et fait en permanence des arbitrages entre différents choix possibles pour maximiser sa satisfaction, cette hypothèse donc, est dans les faits constamment violée. En ce sens, l’individu a non seulement en lui une part d’irrationalité, mais en plus cette irrationalité apparait de manière récurrente et prévisible. L’objectif premier de l’économie comportementale est de mettre en avant ces exceptions systématiques à la rationalité, et d’en tirer des conclusions théoriques et des préconisations pratiques. Plusieurs thématiques sont abordées : l’impact de la gratuité sur notre comportement, la valeur que nous accordons aux choses que nous possédons, notre propension à remettre à demain ce qui pourrait être fait aujourd’hui ou encore nos divergences d’appréciation d’un même phénomène en fonction de nos attentes. En relatant les expériences qu’il a conduites, Ariely cherche à chaque fois à mettre en valeur nos écarts par rapport aux canons de la rationalité telle qu’ils sont définis par la théorie standard. La notion "d’ancre" remet en cause la relation offre/demande/prix. Ariely montre que l’évaluation par les individus de la valeur d’un objet est fortement dépendante de points de repères arbitraires, les ancres.

Par exemple, si j’ai pris l’habitude de prendre mon café dans un Starbucks, le prix (très élevé) de ce café me laissera indifférent : ayant pris mes premiers cafés dans cette chaine, j’ai adopté une échelle de valeur spécifique qui considère comme "normal" le prix affiché. Autre exemple : depuis la hausse de l’immobilier, j’ai pris l’habitude d’évaluer mon appartement à un certain niveau (élevé). Même si les prix de l’immobilier baissent, j’aurais tendance à vouloir le revendre suivant cette première évaluation. En généralisant, l’implication est la suivante : sur un marché, la relation offre/demande n’est pas tant fonction des préférences, mais de la mémoire des prix. Dit autrement, certains prix vont nous servir de points de repères pour nos actions dans le futur, même si ces prix sont devenus obsolètes, et nous pousser à adopter des comportements "irrationnels". Autre point intéressant soulevé par Ariely : l’influence de nos croyances et de nos attentes sur notre évaluation des phénomènes.  Le dernier point est celui de la portée de l’économie comportementale et de sa relation avec la théorie du choix rationnel. Les travaux d’Ariely, comme ceux de Kahneman ou de Thaler, sont riches d’enseignements. Ils révèlent de nombreuses "anomalies" dans les comportements humains qui, pour certaines d’entre elles, ont incontestablement des incidences sur le fonctionnement de l’économie. Il est donc indispensable que soient pris en compte, tant sur le plan pratique que sur le plan théorique, ses apports.  L’économie comportementale peut être interprétée comme une "ultra microéconomie". Mais toute analyse microéconomique ne devient intéressante que lorsque l’on peut l’utiliser pour produire une explication de phénomènes collectifs. Il est clair que l’économie comportementale ne peut prétendre, en l’état actuel, être un substitut à la théorie du choix rationnel. Mais pour être viable en tant que complément, il lui faut malgré tout s’insérer dans un cadre théorique plus général permettant d’expliquer les anomalies comportementales constatées. Faute de quoi, ce champ d’analyse restera une "économie de l’incongru" à la portée toute relative.

D'après un article de Cyril Hédoin

Bis Repetita

Hôtel Vendu par JTF

http://hotel-lemaxime.com/

Hôtel Le Maxime à Auxerre (89)

La Rationalité au coeur du processus de décison.

Dans un ouvrage de 1947, Herbert Simon, Prix Nobel d’Économie 1978 distingue entre autres :

• la décision objectivement rationnelle, qui est le fruit d'un comportement visant à maximiser les valeurs données dans une situation donnée ;
• la décision subjectivement rationnelle, qui maximise les chances de parvenir à une fin donnée en fonction des connaissances réelles de l'individu ;
• une décision consciemment rationnelle, qui ressort d'un processus conscient d'adaptation des moyens aux fins. Elle devient intentionnellement rationnelle si l'adaptation est faite de façon délibérée ;
• une décision rationnelle du point de vue de l'organisation, qui sert les objectifs de l'organisation ;
• une décision personnellement rationnelle, qui obéit aux desseins de l'individu.

La limite de la rationalité individuelle s’explique clairement. Comme « chaque organisme humain vit dans un environnement qui produit des millions d’informations chaque seconde mais (...) l'appareil de perception n'admet certainement pas plus de tant d’informations par seconde et probablement moins » la raison ne peut être que limitée et fonctionner en information incomplète. Il en découle deux conséquences :

• l'agent est tributaire du milieu dans lequel il vit qui d'une certaine façon trie l'information ;
• il y aura un écart entre action et réalisation des fins.

À lire et à relire.

Hôtel Vendu par JTF

Hôtel Casa Cosy au Pouliguen (44

http://www.casacosy.fr/

Disparition de Kenneth Arrow

            Kenneth Arrow, Prix Nobel d’Économie en 1972, est décédé. Il fut un grand professeur et format beaucoup d’autres prix Nobels. Il fut très prolixe dans ses travaux, mais on retiendra deux choses. D’abord, son théorème de l’impossibilité. Selon ses travaux, les préférences individuelles ne débouchent jamais sur une préférence collective cohérente. Ensuite avec l’économiste Debreu, il arrivera à démontrer qu’il existe un jeu de prix assurant un équilibre général sur tous les marchés et que ce marché est optimal. Ceci est la base néo-classique, mais plus tard, il tendra à nuancer sa pensée. Ses travaux ont inspiré beaucoup de chercheurs et je retiendrais sa recherche sur l’asymétrie de l’information et l’incertitude, deux facteurs déréglant le marché. William Sharpe, Joseph Stiglitz et Eric Maskin en feront la base de leurs travaux. Lui qui fut le conseiller de John Kennedy, a publié lors de son dernier article, une réflexion sur la détermination des couts et des bénéfices pour les générations futures. Tout à son image.

Hôtel Vendu par JTF

Hôtel Accostage à La Rochelle (17)

http://www.accostage-hotel.fr/

Hôtel Vendu par JTF

Hôtel de la Renaissance à Cherbourg (50)

http://www.hotel-renaissance-cherbourg.com/

Les Fonds ne sont pas égaux entre eux

           Aristote disait que le tout est plus que la somme de ses parties. Je ne sais pas si en matière d’hôtel (murs + fonds), c’est vrai, mais en revanche, ce que je sais, c’est qu’un fonds acheté seul vaut plus qu’un fonds acheté dans un cadre global. C’est assez logique, puisque l’idéal de l’acheteur est d’aller chercher de l’emprunt long terme et de fait de majorer la valeur des murs. Ceci tend néanmoins à s’amenuiser car les exonérations de plus value long terme dont bénéficie de plus en plus les ventes de fonds sous forme de parts, font que les vendeurs tiennent leur prix. Mais tout cas est différent en tout genre. Cependant tout doit se justifier.

Ne vous en faites pas trop !

           Bonne année. Moi je dis surtout Tenez bon. Un auteur de policiers disait que la liberté c’est choisir ses emmerdements. Moi je vous le dis comme je le pense, on n’est pas prêt d’être libre. On a beau regardé devant, derrière, et sur les côtés, on a l’impression que tout est dans le brouillard. J’ai fait de la vente d’hôtels mon métier et je ne vais pas m’arrêter en si bon chemin. 2016 a été une bonne année et 2017 s’annonce bien. Mais on se sent cerné. Donc les hôtels se vendent encore. Mais à quel prix ! Parfois très bas, parfois au juste prix, parfois très haut. Le Ca des hôtels tient encore la barre, mais c’est la marge qui en a pris un coup sérieux. Car pour maintenir le Chiffre, il faut de plus en plus faire du remplissage avec des coups de Booking and Co. Cependant, nous sommes dans une fin de cycle, je pense, et beaucoup de produits viennent sur le marché, et donnent cette impression que tout est à vendre, car le bataillon des invendus s’amoncelle. Les acheteurs changent d’avis de plus en plus et en ce début d’année, je vais être gentil, mais le cortège des infidèles s’allonge. Ne vous en faites pas trop. Tout se vend quand même et tout acheteur trouve.

Hotel Vendu par JTF

Hôtel Kyriad Caen Mémorial (14) devenu Brit Hôtel

http://caen-nord.brithotel.fr/

Un Monde Appart !

           Le Canard Enchaîné n’a pas hésité dernièrement à balancer sur Airbnb. La journaliste Anne Sophie Mercier indiquait que la plateforme de location permettait de partager beaucoup de choses sauf l’impôt. Le ton est donné pour cet article écrit au vitriol. «  C’est beau, l’économie collaborative, racontée par la Silicon Valley. On approche les gens les uns des autres, on court circuite la vielle économie traditionnelle ». Airbnb est valorisée à 30 milliards de dollars après 8 ans d’existence, 3 fois plus que le géant Accor. En fait, « Tout est réglo chez eux » même l’impôt limité à 70.000 € et cela grâce à des domiciliations irlandaises bien défendues par des kyrielles d’avocats fiscalistes. Mais le débat devient vit obscur, car tenez vous bien, peu de gens déclarent ces revenus. « Les gentils tenants de l’économie collaborative échappent donc largement à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux. » Les batailles ne font que commencer car Airbnb ne lésine pas sur la contre attaque en faisant un forcing sur le lobbying et en ayant des vues sur Tripadvisor et Lonely Planet. L’économie du partage attire donc les prédateurs !

JTF

5 Septembre 2016

Mon blog a 8 ans

141.000 Visiteurs

Merci

Il faut toujours acheter au bon prix !

           On ne peut pas vraiment dire que tout va bien. Après les problèmes économiques, après les concurrences déloyales de Airbnb et enfin après les attentats à répétition, les hôtels de manière générale sont en recul. Recul sur le Chiffre d’affaires, recul sur les marges. Et la météo ? Disparu le beau temps ? Il y a d’après mes contacts, de véritables naufrages, dans certaines régions. Un certain type de clientèle manque, japonaise et américaine surtout, mais aussi, il y a de graves annulations ou replis pour d’autres clientèles. Paris souffre mais les hôteliers provinciaux que je connais se plaignent. Le mot est : Tout devient très difficile et ce n’est pas fini. Cependant, le Chiffre d’affaires semble aussi se tenir et on entend que le mois de juin n’était pas terrible mais juillet était meilleur que prévu ou l’inverse. Il y a des reculs irrécupérables mais l’un dans l’autre, ca tient. Pas pour tout le monde mais en général ca tient mais ca va tenir jusqu’à quand ? Avec des Chiffres d’affaires baissiers, et cette inquiétude latente, il est clair que les prix de vente des hôtels sont à la baisse eux aussi. Les acheteurs comparent toujours les prix d’un hôtel à l’autre mais comme rien ne se ressemble, dur de se faire une idée précise. Ce que les acheteurs disent, c’est que c’est toujours trop cher. Cependant trotte toujours dans la tête un 2 fois le Ca pour un fonds et un 4 fois le Ca pour un murs et fonds. Mais attention ! Aie quand les hôtels ne sont pas aux normes ou ne sont plus dans le bon timing de la décoration, ou s’il est abîmé, ou encore pire ne sont plus bien placés. Ouf, si tout est ok pour les normes, ou si la décoration est dans le coup même vintage, ou si les travaux de rénovation restent abordables ou si le coin est toujours charmant. Il faut toujours acheter au bon prix !

Gary Becker

     L'économiste Gary Becker est mort le 3 mai. Il était un pur produit de l'école de Chicago. Il obtient en 1992 le prix Nobel d'économie pour " avoir étendu l'analyse microéconomique à un grand nombre de comportements humains et à leur interaction, y compris à des comportements non marchands ". La thèse centrale de Gary Becker est que l'économie fournit une méthode qui permet d'analyser et de modéliser des sujets qui vont au-delà de ceux qui lui sont traditionnellement associés. Ses travaux partent de ce que les économistes appellent le principe d'hédonisme. Il s'agit de constater que la nature humaine est ainsi faite que chacun cherche à accroître sa richesse et son bien-être tout en essayant de fournir le moins d'effort possible ou d'y consacrer la part la plus faible possible de son revenu. Pour Becker, ce principe doit être considéré comme l'élément quasi exclusif de compréhension du comportement humain. Becker complète le principe d'hédonisme de deux hypothèses fondamentales. La première est qu'au niveau de chaque individu, les préférences sont transitives, c'est-à-dire que si quelqu'un préfère A à B et B à C, il préfère A à C. Cette transitivité des choix individuels ne se généralise pas au niveau collectif et un groupe peut préférer A à B, B à C et C à A (c'est ce que l'on appelle le " paradoxe de Condorcet "). La seconde est de retenir le principe de la stabilité des choix individuels dès lors qu'aucune information nouvelle n'est disponible. Pour tirer toutes les conséquences du cadre intellectuel ainsi posé, Becker avance en outre l'idée que, si l'économiste a tendance à ne mesurer l'intérêt que sur des bases monétaires, d'autres façons existent de le mesurer. Les actes de chacun parlent d'eux-mêmes et servent en fait de révélateurs à des intérêts implicites.

Fort de toutes ces hypothèses, Becker a étudié quatre domaines principaux : la discrimination, la criminalité, la famille et le capital humain. Il y dégage, à côté des causes évidentes des comportements, des mobiles cachés. En introduisant la notion de capital humain, l'idée est d'améliorer les modèles usuels de croissance qui fondent celle-ci sur l'accumulation de machines de plus en plus productives. La marque de Gary Becker aura toujours été la vision individualisée du marché, dans laquelle, chacun se met en situation d'évaluer un coût et une satisfaction. C’était un grand de la micro économie et grâce à sa réflexion sur l’individu calculateur, il ouvrira la porte à cette nouvelle vague d’économistes comportementalistes. L’économie est avec lui devenue une science sociale.

Repetita

Citation

L’économie de marché n’a pas besoin d’apologistes ni de propagandistes. Si vous cherchez son monument, regardez autour de vous.

Ludwig Von Mises

Hôtel Vendu par JTF

Hôtel de la Poste et du Lion d'Or à Vézelay (89)

http://www.hplv-vezelay.com/

Guerre contre Airbnb « Isabelle Rey-Lefebvre » Le Monde (extrait)

            L’association des Acteurs de l’hébergement et du tourisme professionnels (AhTop), créée en juillet 2015, qui revendique 30 000 adhérents, surtout parmi les hôteliers et les agents de voyage a décidé de combattre la concurrence, jugée déloyale, des plates-formes Internet de location d’appartements pour touristes. Elle en a recensé 127, dont, bien sûr, les spécialisées Airbnb ou Abritel, mais désormais également des généralistes comme Leboncoin, SeLoger, Booking.com. Ce jeudi 23 juin, AhTop abat plusieurs atouts dans la partie serrée qu’elle joue contre elles. Sont visés des multipropriétaires, à l’origine d’un tiers des annonces en France, par exemple celui dont le pseudo est « Fabien », qui met en ligne 257 logements et agit donc en véritable agent immobilier professionnel. Il y a aussi des annonceurs qui prétendent louer leur résidence principale, alors qu’elle ne l’est pas, ou qui dépassent allègrement les cent vingt jours de location annuelle autorisés par la loi pour l’accès au logement et à un urbanisme rénové. A Paris, les 41 000 adresses proposées sur le site Airbnb sont, à 88 %, des logements entiers, et 67 % ne respectent pas la réglementation parisienne. Les syndicats d’agents immobiliers alliés à AhTop contestent, eux, que cette activité soit exercée sans aucune des obligations qui sont les leurs : carte de gestion, caution financière, assurance de responsabilité civile… Ils constatent également que 25 % des baux d’habitation sont ainsi « hôtellisés », c’est-à-dire transformés en meublés touristiques, ce qui assèche le parc locatif classique. L’Observatoire des loyers de l’agglomération parisienne avait déjà recensé 20 000 logements locatifs privés disparus entre 2011 et 2014. Un autre angle d’attaque d’AhTop est la fiscalité, en premier lieu celle des plates-formes. Si Abritel paye des impôts sur son activité en France, ce n’est pas le cas d’Airbnb France, qui n’y embauche que 25 employés et, malgré ses commissions estimées à plus de 150 millions d’euros. Quant au revenu des loueurs, qui sont seulement 15 % à les déclarer, AhTop propose que les plates-formes soient tenues d’en transmettre les données au fisc. La bataille se joue également au plan législatif, avec l’adoption de la loi sur le numérique, qui, après une première lecture à l’Assemblée et au Sénat, arrive en commission paritaire mercredi 29 juin. Les hôteliers soutiennent quatre amendements : l’obligation de s’immatriculer comme loueur auprès de sa mairie dans les agglomérations de plus de 200 000 habitants qui l’instaure ; le contrôle obligatoire de la qualité du loueur, propriétaire ou locataire autorisé par son bailleur ; la transmission des données sur les revenus perçus au fisc ; le blocage des annonces des loueurs qui ont dépassé les cent vingt jours légaux.

La guerre est vraiment ouverte contre Airbnb et consors.

Le tunnel sera long.

         On le lit. On l’entend. Les ventes d’hôtels sont au ralenti. Et les prix baissent. Seuls quelques biens d’exception échappent à la chute. Et cette chute devient vertigineuse dans certains cas ou dans certaines régions. Aujourd’hui, seules des offres globales bien ficelées avec des normes parfaitement en place, des travaux à faire mais maitrisés, et des aléas réduits au minimum, seules ces offres là ont un espoir d’être lues par l’acheteur, acceptées par le banquier et donc validées au final. Le reste passe à la trappe et la conséquence directe est, devant une baisse du nombre d’acheteurs, devant une exigence accrue de ces mêmes acheteurs, une baisse des prix de vente des hôtels. Beaucoup disent que tout est à vendre, je pense plutôt que tout est achetable. En revanche, le pli étant pris, il est difficile d’aller voir un banquier avec un fonds vendu trop cher maintenant. Évidemment, tout dépend d’où on part car à Paris, la dégringolade a commencé violemment, ainsi que dans les bastions azuréens et sudistes. Mauvaise combinaison pour ceux qui ont acheté trop cher, il y a 2 ans et ils sont nombreux à Paris, croyez moi. Croyez moi, cela va durer. Le tunnel sera long.

Il en faut bien un !

       L’autre jour, j’étais en compagnie de mes acheteurs. Nous faisions le tour des banques pour un dossier. Un peu, je vous avoue, genre décontracté. En effet, mes acheteurs étaient des primo accédants certes, mais ayant travaillé depuis 30 ans dans l’hôtellerie. De plus, l’hôtel acheté tout beau tout propre était aux normes avec tout ce qu’il faut et le prix était raisonnable. Comble du dossier, ils auraient pu l’acheter cash mais ont préféré garder la moitié de la somme en liquide, et en plus ils avaient le même montant à coté en immobilier. Nous avions décidé de voir quatre banques. L’accueil a été au rendez vous vu la qualité du dossier et grosso modo, il a fallu 10 jours pour que deux banques phares donnent leur feu vert avec un taux de 1%. La troisième a donné son accord mais plus tard. Financement direct sans contre garantie style Bpi, nantissement de fonds de commerce, caution personnelle, et pas de blocage de compte courant. Maintenant, je vais vous raconter la quatrième banque. Nous avons eu l’impression d’être dans les Visiteurs. « Hub » (le mari de Valérie la petite fille de Godefroy de Montmirail) nous a fait un one man show que seuls les pingouins savent faire en Alaska de l’Ouest. Déjà, il n’avait pas lu le dossier. Faute. Après, il nous reçoit avec pas mal de froideur et surtout beaucoup de mépris. Mais « Hub » ne s’arrête pas là, il commence à s’énerver, pose des questions idiotes, et surtout au moment ou je lui demande ce qu’il pense de ce dossier facile (il s’est passé 7 minutes), il me répond que rien n’est facile avec les banques en ce moment. Déjà, on le sait, on a affaire à un guichetier. Un guichetier de luxe mais quand même un guichetier. Il tourne les pages du dossier, cherche désespérément le résultat, croit le trouver, le trouve, le perd, et enfin ne le trouve plus, et les papiers virevoltent. Du grand vent. Un numéro de cirque. À ce niveau, c’est rare mais chapeau l’artiste. A la dixième minute, parce qu’il me dit, que tout dossier demande du temps (genre 5 semaines chez lui), je m’étonne du timing et lui dit en rigolant, que vu le dossier, cela devrait être facile et il n’aura pas déjà la contre garantie Bpi à monter. Là, je crois, que le guichetier voit rouge. Rouge vif ou Rouge sang. Il nous fusille du regard, et nous dit, que non seulement, il y aura contre garantie, mais blocage des comptes courants de la totalité de la somme et ce sur 7 ans, et peut être une demande de garantie sur leurs biens immobiliers. En l’espace de trois temps deux mouvements, « Hub » est devenu fou. Il nous dit trois fois cette phrase insensé : « je n’ai pas confiance ». Je suis sur qu’on aurait eu un chien, il l’aurait mis en quarantaine comme caution. L’entretien s’est très mal terminé et nous n’étions qu’à la treizième minute. « Hub » était devenu l’archétype du banquier qui se surprotège en enfilant son armure au kevlar. Il nous a fait la totale, et quand je me suis levé pour lui dire stop et m’en aller avec mes acheteurs abasourdis, il est resté pantois. À ce moment seulement, j’ai cru que nous étions des Visiteurs et que le « Hub » était sorti de la cheminée et que nous le reverrions plus. Je suis certain que la potion d’Eusabius doit y être pour quelque chose. Okay !!! Aurait dit la Fripouille.

Pauvre de nous !

           En déplacement vendredi 27 mai 2016 dans une école du numérique dans l’Hérault, Emmanuel Macron a eu de vifs échanges avec des opposants à la Loi Travail. « Vous n'allez me faire peur avec votre T-shirt. La meilleure façon de se payer un costard c'est de travailler ». Décidemment, ce pauvre petit énarque n’en finit pas de dire des bêtises. Souvenez vous en septembre 2014, il avait dit «  il y a dans cette société (Gad), une majorité de femmes, il y en a qui sont pour beaucoup illettrées ». Je crois que la messe est dite. Cet homme n’aime pas les pauvres, n’aime que le Cac 40, et les grandes banques d’affaires. À propos, il sait bien jouer avec son impôt, puisque Mediapart a révélé que son patrimoine allait être réévalué par le Fisc, l’amenant à payer de l’Isf avec rétroactivité sur 2013 et 2014. C’est quand même un drôle de loustic, et je crois qu’il nous méprise tous. N’oubliez pas ce qu’il a déclaré en juillet 2015 à l’hebdomadaire 1 « Il y a dans le processus démocratique et dans son fonctionnement un absent. Dans la politique française, cet absent est la figure du roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n'a pas voulu la mort. La Terreur a creusé un vide émotionnel, imaginaire, collectif : le roi n'est plus là ». Pauvre de nous !

Comme c'est bizarre !

      On sait que les Chinois arrivent en masse. Avec des dangers partout comme dans le nucléaire ou le tourisme, ou avec les terres agricoles etc. Le président semble avoir compris enfin quelque chose en s’alarmant de la montée au capital d’Accor de la société Jin Jiang. On peut en même temps s’en étonner car c’est le même gouvernement qui privatise dans des mains chinoises les aéroports et qui ne fait rien ou si peu de choses pour défendre les petits hôteliers contre l’envahisseur américain Airbnb. Comme c’est bizarre !

Hôtel Vendu par JTF

Hôtel Oscar au Havre (76)

http://www.hotel-oscar.fr/

Ca va se savoir !

     J’adore certaines enquêtes. La dernière de Coach Omnium via Mark Watkins visait à connaître l'impact de la plateforme Airbnb sur l'activité hôtelière en France. Les seules études existantes ont bien noté la montée en puissance de Airbnb mais pas son interférence sur l’hôtellerie. Or, d’après l’étude, il se trouve que 10% des personnes ayant choisi un logement Airbnb, l’ont fait en remplacement d’un hôtel. Pour Mark Watkins, les clients d'Airbnb sont donc une clientèle additionnelle, qui n'aurait pas voyagé sans l'existence de telles offres. Une sorte de génération spontanée ! En plus on nous dit que la stabilité des taux d’occupation en est la preuve. Rire. Éclat de rire. Pour Mark Watkins, s'il existe un choix entre Airbnb et une autre forme d'hébergement, les premières victimes de cet arbitrage seraient plutôt les gîtes qui proposent une offre similaire aux particuliers d'Airbnb. Je crois qu’on se fiche de nous. Bien sûr que Airbnb est une saleté de concurrence déloyale et tous les jours, je vous entends vous les hôteliers vous plaindre. Mais que voulez vous les défenseurs de l’ordre immoral veillent.

Bon Anniversaire

     J’ai fêté mes 60 ans le Samedi 7 mai. J’aurais aimé vous dire que je suis confiant dans le futur mais malgré mon optimisme, je trouve quand même que cela ne tourne pas très rond. Je pensais voir un marché se stabiliser et en fait il se déstructure. Je pensais voir des acheteurs et des vendeurs plus réalistes. Ils sont de plus en plus perdus. Je pensais que la raison était le seul point d’accroche sur un prix mais c’est tout le contraire car c’est bien l’irrationnel qui l’emporte. Les comportements changent et vont continuer de changer car les références ne sont plus les mêmes. Voilà ce qu’il faut comprendre et qui explique que l’irrationnel est en fait annonciateur d’autres comportements. Dans un marche en fuite baissière, ou se trouve donc le prix plancher ? Que cela soit Paris et la chute des taux d’occupation ou que cela soit la Province et la montée des interrogations, on peut se cacher la face mais il faut faire de plus en plus attention à ce que l’on achète. Aujourd’hui sur ce marché en vrille, il y a de tout. De bonnes affaires et des nanars, du beau et du moche, des hôtels exceptionnels et des hôtels qui ne se vendront plus jamais. Pour ma part, je viens d’en vendre 3 et 4 autres sont dans les tuyaux. Cela ne prouve rien car les hauts et les bas sont la marque de fabrique de notre métier. Cela ne fait rien. Après 15 ans sur les routes, croyez moi, je ne suis pas prêt d’abandonner. À 60 ans, j’ai encore 15 ans devant moi pour vous entendre, vous écouter, vous conseiller, vous aider. C’est toujours ma vie.

Merci Pauvre Gauche !

     Notre cher président nous l’a dit : cela va mieux. Bon ! Peut être pour les Pingouins de la côte ouest, mais pas pour moi, ni pour vous, et encore moins pour les autres. Enfin, moi je pense que cela va drôlement bouger dans les mois qui viennent. L’Ubérisation fait tout voler en éclats et le mouvement va aller de plus en plus vite. L’eau même si on la chasse, revient sous la porte. Le libéralisme d’aujourd’hui s’abstient des règles normales ! La demande de grève des hôteliers sur Paris du paiement de la taxe de séjour pendant l’Euro 2016 est totalement fondée. Il paraît que la chasse fiscale est ouverte sur les clandestins Airbnb qui oublie de tout déclarer et de respecter les règles élémentaires. Nous sommes nombreux paraît il à le dire à droite et à gauche et des dizaines tombent tous les jours. On voudrait faire crever le pays, on ne s’y prendrait pas autrement. Moi j’ai très peu de confiance en Macron qui incarne l’énarchie, la bourgeoisie d’État, enfin tout ce que les gens n’aiment pas. Le type qui ne sait rien faire de ses dix doigts mais qui sait tout sur tout. Il devrait plutôt aller créer une entreprise au lieu de gesticuler. Vous verrez, demain, l’hôtellerie va devenir comme l’agriculture en France. On nous oubliera. Merci Pauvre Gauche !